Là où la peur constitue une réaction normale et utile à notre conservation (elle permet d’échapper au danger), l’anxiété pourrait être décrite comme une peur “irrationnelle” possédant les caractéristiques cliniques de la peur « normale » : un sentiment d’appréhension associé à des manifestations physiques variables (cardio-vasculaires, respiratoires, digestives, génito-urinaires, neuro-musculaires, neuro-végétatives etc.).

Une réaction disproportionnée…pour les autres

Il s’agit donc d’un état psychique caractérisé par une crainte manifestement illogique ou disproportionnée aux yeux d’un observateur extérieur (le mot « angoisse » décrivant, dans la perspective française, les manifestations somatiques de l’anxiété, bien que de nombreux auteurs utilisent indifféremment les deux termes).

Anxiété “normale” ou pathologique ?

Il est par ailleurs difficile de poser une limite explicite entre une anxiété qui serait normale (en tant qu’expérience tout simplement humaine ne débordant pas le patient) et une anxiété pathologique, au sens où elles sont en réalité de même nature et ne diffèrent qu’en termes de « quantité », pour ainsi dire.
C’est donc la subjectivité du patient qui se sent « envahi » par cette anxiété qui permet de poser que l’anxiété est « pathologique ».

Diagnostic différentiel

L’anxiété peut se apparaitre de manière aiguë (attaque de panique) -avec ou sans idées associées- ou chronique, des symptômes identiques à ceux de l’accès aigu se manifestant alors à bas bruit et s’accompagnant souvent de troubles du sommeil.

Comme pour la dépression, ce n’est qu’après s’être assuré qu’il ne s’agit pas du symptôme d’une affection organique que l’on peut entreprendre un travail en thérapie.Il convient alors d’identifier le type d’anxiété auquel on a affaire.En effet, si l’anxiété est constante dans tous les tableaux névrotiques, elle peut aussi être réactionnelle à un événement identifié comme traumatisant ou encore constituer un véritable équivalent dépressif (qui masque alors le symptôme dépressif).

Il va de soi que la qualité du diagnostic est un élément essentiel à l’élaboration d’un cheminement thérapeutique pertinent.